samedi 28 janvier 2017

La Carte d'Identité Postale de l'UPU (Union Postale Universelle)




Avant de parler de la Carte d'Identité Postale, parlons du dispositif qui l'a précédé : le Livret d'Identité Postale -  en citant  André Hurtré (membre de l’Académie de Philatélie) qui présentent sur son site http://www.entierpostal.fr/or-livret.html des exemples de ces Livrets d'Identité Postale.

"Il s'agit de carnets avec instructions d'utilisation et coupons quittance découpables, permettant au titulaire de justifier aisément de son identité auprès des administrations postales étrangères, ayant accepté de participer au service, lors de la réception d'envois recommandés, en poste restante, de mandats ou valeurs, etc.
(Il faut se souvenir qu'à l'époque - fin XIXe, début XXe siècle - peu de gens avaient une pièce d'identité officielle et, de plus, que ces pièces n'étaient pas forcément reconnues comme valables à l'étranger).
En Italie, une loi du 25 juin 1873 avait autorisé l'Administration des postes "à délivrer au public des carnets, au moyen desquels le destinataire de tout envoi postal peut le retirer, sans aucune formalité que la remise d'un feuillet d'un tel carnet". Mais ces carnets n'étaient évidemment valables qu'en Italie.
Forte de cette expérience réussie, l'Administration italienne présenta un projet d'Arrangement visant à introduire un système analogue dans les relations internationales, au congrès de Lisbonne de 1885.
L'arrangement est un accord particulier passé entre certaines administrations postales dans le cadre d'un congrès de l'UPU, mais qui ne concerne que les pays ayant décidé d'y participer.
Cet Arrangement fut adopté. Y adhérèrent : Argentine, Bulgarie, Égypte, Italie, Luxembourg, Mexique, Paraguay, Roumanie, Suisse, Uruguay et Venezuela.
Ce n'est que lors du Congrès suivant (Vienne 1891) que la France (ainsi que les pays : Brésil, Colombie, Costa-Rica, Grèce, Liberia, Colonies portugaises, Salvador, Tunisie et Turquie) adhère à l'Arrangement, alors que l'Uruguay s'en retirait.
Il est alors prévu que :
-  le prix du livret est fixé à 50 centimes avec possibilité d'élever ce prix jusqu'à 1 franc maximum
-  les livrets ont une couverture de couleur verte
 -  le nombre des feuillets quittance est fixé à 10 (chaque feuillet portant 2 coupons)
Les livrets sont valables 3 ans. Cet Arrangement entrera en vigueur le 1er juillet 1892.
En France, les livrets sont de 36 pages. La couverture porte une figurine avec valeur faciale correspondant au prix de vente du livret. Il semblerait que la France soit le seul pays à avoir justifié de cette façon le paiement de la taxe.
Nous n'avons pas le souvenir d'avoir rencontré un texte officiel précisant si ce timbre devait ou non être oblitéré lors de la vente. Cela peut expliquer qu'on rencontre aussi bien des livrets vendus avec oblitération sur la figurine de couverture, que sans (ce second cas est, de loin, le plus fréquent, et serait donc apparemment le "cas normal").
Il est également imprimé, en milieu de couverture, le numéro du livret. "

La carte d'identité postale

C'est au congrès de l'UPU de Madrid en 1920 que furent créées les cartes d'identité postale en lieu et place des livrets d'identité postale.
Il est à noter que ce dispositif est inscrit dans la Convention principale adoptée par les administrations postales participant au Congrès de Madrid et non pas dans un Arrangement.



Les cartes , de couleur rose-brun, sont valables 3 ans.
Elle est délivrée et enregistrée dans les bureaux de Poste. Le bureau appose un timbre à 5 Francs et l'oblitère.



La langue de l'UPU étant le Français, la carte d'identité postale comporte quelque-soit le pays d'émission un minimum de texte en français.
L'UPU ayant son siège à Berne, rien d'étonnant que l'imprimeur proposé par l'UPU soit un imprimeur suisse : La société Polygraphique LAUPEN de Berne.

Nota : La carte d'identité est au nom de Julien VILLAIN un violoniste cité dans la correspondance d'Alexandre Vialatte avec Henri Pourrat Tome 4 Les grandes espérances Janvier 1928 - octobre 1934 .(cahier n°15 des Presses Universitaires Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2006).

dimanche 22 janvier 2017

2016 : 70 ans du Musée de La Poste - Paris




Le Ministre des Postes et des Télécommunications, Jean Letourneau (1907-1957) inaugure le Musée postal le 4 juin 1946. Il est alors situé à l’hôtel de Choiseul-Praslin  4 Rue Saint Romain Paris VI° arrondissement dans un hôtel particulier acquis par l’État en 1886 pour y abriter la Caisse Nationale d’Epargne. 

Le personnel du Musée Postal rue St Romain janvier 1973 - en bas à gauche Jean-François Gleizes (Président alors des Postiers Philatélistes) - Photo du site web du Musée de La Poste
Le site devenu trop exigu pour accueillir des collections qui ne cessent de s’enrichir, déménagera en 1973, 34 boulevard de Vaugirard Paris XV° dans un bâtiment neuf. L'inauguration a lieu le 18 décembre 1973 par le Ministre des PTT Hubert Germain.



A l’occasion du 70e anniversaire du Musée de La Poste et du 20e anniversaire du Comité pour l’histoire et de La Fondation La Poste, La Poste a organisé un séminaire de recherche le 6 juin et un colloque le 7 juin, au siège de La Banque Postale (qui a fêté en 2016 ses 10 ans d'existence !) à l’auditorium de l’Hôtel de Choiseul-Praslin, 115 rue de Sèvres Paris VI°.

Un MonTimbraMoi a été imprimé spécialement pour la fête organisée le 7 juin 2016 à l’occasion de cet anniversaire dans les anciens locaux du musée, l’hôtel de Choiseul-Praslin. Ce timbre personnalisé a été tiré en 1000 exemplaires.
 
Un collector de 4 timbres a été édité et vendu dans le cadre de l'exposition PARIS PHILEX qui s'est tenu à la Porte de Versailles du 19 au 22 mai 2016.



Une vignette LISA dessiné par Philippe Rodier d'après un tableau de Sauerveld a été émise le 7 juin 2016. Son tirage est de 20.000 exemplaires.


Un cachet commémoratif  illustré est utilisé depuis juin 2016 pour oblitérer le courrier déposé à la boutique du Musée de La Poste installée  21 avenue du Maine, Paris XV° (dans la cadre de la rénovation complète du Musée qui devrait ré-ouvrir en 2018).


vendredi 20 janvier 2017

Femme au téléphone de Raphaël Kirchner




Découvrons avec cette carte postale ancienne typique de l'Art Nouveau, légendée au verso "Oui, Je t'attends ..."  44 Marque L-E Déposé,  Imp. STUDIUM PARIS, l'artiste Raphaël Kirchner (avec un texte extrait intégralement de Wikipédia).


Raphaëel Kirchner (1875-1917) est un artiste peintre, dessinateur, illustrateur, lithographe et caricaturiste autrichien. Imprégné par l'Art nouveau, il est considéré comme l'un des inventeurs de la pin-up.

Né dans la capitale de l'Empire austro-hongrois, Raphael Kirchner intègre l'Académie des beaux-arts de Vienne et commence à devenir un jeune portraitiste à la mode pour des couples de la bourgeoisie montante, peignant surtout des femmes dans leurs plus belles toilettes. En 1900, il se rend à Paris pour visiter l'exposition universelle puis choisit de s'installer dans la capitale française.

Kirchner y reste près de quinze ans, collaborant à des périodiques illustrés comme La Vie parisienne, magazine à la fois mondain et léger et dont il devient l'un des piliers. Pour ce support, il produit d'abord une série dessinée de femmes très marquée par le japonisme (« Mikado », « Geisha »), qui deviennent de plus en plus éthérées et d'une grande force plastique (« Salomé »), accompagnées de motifs illustratifs floraux très inspirés par l'Art nouveau. Ces produits dérivés proposés par La Vie, cartes de vœux et primes de Noël, font place aux « femmes de Kirchner » qui vont peu à peu évoluer en un format plus érotique, ou franchement coquin, suivant la vogue de la carte postale illustrée : à partir de 1902, l'artiste devient l'un des plus gros fournisseurs de ce genre, qui empruntait au modèle initial de la geisha, puisant dans la femme fatale et l'aguicheuse, et présentant de lointain écho avec la grisette, et en un corps beaucoup plus libéré dans ses formes que la chérette.

Vers la même époque, il fréquente deux artistes hongrois, Alphonse Mucha et surtout Károly Józsa, ce dernier participant lui aussi, sans doute avant 1906, à la production de cartes postales illustrées de femmes parfois très dévêtues. Les deux hommes sont des habitués de Montmartre et de ses lieux de plaisirs et de fêtes. Ces « petites femmes de la Butte-Pinson » et autres geishas chromolithographiées, que Kirchner sait si bien immortaliser et faire se multiplier, commencent à être collectionnées1 ; il participe aux fameuses séries éditées par la marque apéritive Byrrh. L'artiste vit avec sa femme Nina qui lui aurait servi de modèle.

En septembre 1906, Kirchner et Józsa composent ensemble un numéro de "l'Assiette au beurre". Ses illustrations paraissent aussi dans "Je sais tout" et "Femina".

Au début des années 1910, il produit pour la maison de parfums Lubin quelques illustrations publicitaires et expose au Salon des humoristes puis au Salon des artistes français. Il est ensuite probable qu'il se soit rendu à Londres, on retrouve quelques-unes de ses caricatures dans le magazine "The Sketch". Par ailleurs la galerie de la Librairie de l'Estampe, peut-être un temps dirigée par Schwarz, le fondateur de L'Assiette, se présente comme éditeur des « œuvres en galantes couleurs » de Kirchner, et l'expose à plusieurs reprises.

En 1911, l'artiste est mentionné comme habitant 43 rue Lamarck.

Sans doute après le déclenchement de la Première Guerre mondiale5, Kirchner embarque pour New York. Il y commence une carrière de costumier et d'illustrateur pour des spectacles musicaux, entre autres pour les Ziegfeld Follies au New Amsterdam Theatre ou au Century Theatre, dont Dance and Grow Thin monté en 1917 sur une musique d'Irving Berlin. Il collabore à des magazines comme Puck, The American Weekly, et des albums de ses « Girls » commencent à être produits.
Il meurt brutalement à l'hôpital français de New York le 2 août 1917 des suites d'une opération de l’appendicite à l'âge de 42 ans, soit quatre mois après l'entrée en guerre des États-Unis contre les forces de l'Axe ; sa compagne sombre alors dans une dépression et meurt peu après.

Impact de la Kirchner Girl
Durant les années 1917-1918, les Doughboy's arrivent sur le front français avec dans leurs besaces des « Kirchner Girls » : celles-ci sont plus replètes que leurs grandes sœurs françaises, mais pas pour autant moins dévêtues. De leurs côtés, les Tommies et les Poilus ne sont pas en reste : les éditeurs français de cartes postales ont réimprimé les chromos que Kirchner avait multipliés lors de sa carrière parisienne. Mais en avril 1918, voilà que la Librairie de l'estampe se voit soupçonnée de commerce avec l'ennemi, Kirchner étant autrichien ; la nouvelle de sa mort n'est pas officialisée et certains journaux le croient revenu sur le front de l'Est, le qualifiant même de « boche dépravé » (tels La Croix). Ses « Girls » circulèrent malgré tout et elles ne furent pas les seules, postées par les marraines de guerre en guise de réconfort moral. Des artistes comme Xavier Sager, Chéri Hérouard, Léo Fontan, Achille Mauzan, Gerda Wegener, Suzanne Meunier, ou encore l'italien Rappini vinrent soutenir le moral des troupes avec des productions peu ou prou similaires. Toutefois, Alberto Vargas, l'inventeur de la pin-up « standard », est crédité comme s'inspirant des petites femmes de Kirchner.

jeudi 19 janvier 2017

Un timbre à date insolite de La Poste




Sur un courrier reçu en décembre 2016 d'un correspondant savoyard, un cachet insolite et discret de La Poste :


Renseignement pris: c'est le bureau de St Jean de Maurienne (Savoie) qui a fait réaliser ce timbre à date pour oblitérer correctement les enveloppes avec timbres de collection qui lui sont remises au guichet. 

Une délicate attention - même si elle n'est pas trop réglementaire - pour les philatélistes !