Découvrons avec cette carte postale ancienne typique de l'Art Nouveau, légendée au verso "Oui, Je t'attends ..." 44 Marque L-E Déposé, Imp. STUDIUM PARIS, l'artiste Raphaël Kirchner (avec un texte extrait intégralement de Wikipédia).
Raphaëel Kirchner (1875-1917) est un artiste peintre, dessinateur,
illustrateur, lithographe et caricaturiste autrichien. Imprégné par l'Art
nouveau, il est considéré comme l'un des inventeurs de la pin-up.
Né dans la capitale de l'Empire austro-hongrois, Raphael
Kirchner intègre l'Académie des beaux-arts de Vienne et commence à devenir un
jeune portraitiste à la mode pour des couples de la bourgeoisie montante,
peignant surtout des femmes dans leurs plus belles toilettes. En 1900, il se
rend à Paris pour visiter l'exposition universelle puis choisit de s'installer
dans la capitale française.
Kirchner y reste près de quinze ans, collaborant à des
périodiques illustrés comme La Vie parisienne, magazine à la fois mondain et
léger et dont il devient l'un des piliers. Pour ce support, il produit d'abord
une série dessinée de femmes très marquée par le japonisme (« Mikado », «
Geisha »), qui deviennent de plus en plus éthérées et d'une grande force
plastique (« Salomé »), accompagnées de motifs illustratifs floraux très
inspirés par l'Art nouveau. Ces produits dérivés proposés par La Vie, cartes de
vœux et primes de Noël, font place aux « femmes de Kirchner » qui vont peu à
peu évoluer en un format plus érotique, ou franchement coquin, suivant la vogue
de la carte postale illustrée : à partir de 1902, l'artiste devient l'un des
plus gros fournisseurs de ce genre, qui empruntait au modèle initial de la
geisha, puisant dans la femme fatale et l'aguicheuse, et présentant de lointain
écho avec la grisette, et en un corps beaucoup plus libéré dans ses formes que
la chérette.
Vers la même époque, il fréquente deux artistes hongrois,
Alphonse Mucha et surtout Károly Józsa, ce dernier participant lui aussi, sans
doute avant 1906, à la production de cartes postales illustrées de femmes
parfois très dévêtues. Les deux hommes sont des habitués de Montmartre et de
ses lieux de plaisirs et de fêtes. Ces « petites femmes de la Butte-Pinson » et
autres geishas chromolithographiées, que Kirchner sait si bien immortaliser et
faire se multiplier, commencent à être collectionnées1 ; il participe aux
fameuses séries éditées par la marque apéritive Byrrh. L'artiste vit avec sa
femme Nina qui lui aurait servi de modèle.
En septembre 1906, Kirchner et Józsa composent ensemble un
numéro de "l'Assiette au beurre". Ses illustrations paraissent aussi dans
"Je sais tout" et "Femina".
Au début des années 1910, il produit pour la maison de
parfums Lubin quelques illustrations publicitaires et expose au Salon des
humoristes puis au Salon des artistes français. Il est ensuite probable qu'il
se soit rendu à Londres, on retrouve quelques-unes de ses caricatures dans le
magazine "The Sketch". Par ailleurs la galerie de la Librairie de l'Estampe,
peut-être un temps dirigée par Schwarz, le fondateur de L'Assiette, se présente
comme éditeur des « œuvres en galantes couleurs » de Kirchner, et l'expose à
plusieurs reprises.
En 1911, l'artiste est mentionné comme habitant 43 rue
Lamarck.
Sans doute après le déclenchement de la Première Guerre
mondiale5, Kirchner embarque pour New York. Il y commence une carrière de
costumier et d'illustrateur pour des spectacles musicaux, entre autres pour les
Ziegfeld Follies au New Amsterdam Theatre ou au Century Theatre, dont Dance and
Grow Thin monté en 1917 sur une musique d'Irving Berlin. Il collabore à des
magazines comme Puck, The American Weekly, et des albums de ses « Girls »
commencent à être produits.
Il meurt brutalement à l'hôpital français de New York le 2
août 1917 des suites d'une opération de l’appendicite à l'âge de 42 ans, soit
quatre mois après l'entrée en guerre des États-Unis contre les forces de l'Axe
; sa compagne sombre alors dans une dépression et meurt peu après.
Impact de la Kirchner Girl
Durant les années 1917-1918, les Doughboy's arrivent sur le
front français avec dans leurs besaces des « Kirchner Girls » : celles-ci sont
plus replètes que leurs grandes sœurs françaises, mais pas pour autant moins
dévêtues. De leurs côtés, les Tommies et les Poilus ne sont pas en reste : les
éditeurs français de cartes postales ont réimprimé les chromos que Kirchner
avait multipliés lors de sa carrière parisienne. Mais en avril 1918, voilà que
la Librairie de l'estampe se voit soupçonnée de commerce avec l'ennemi,
Kirchner étant autrichien ; la nouvelle de sa mort n'est pas officialisée et
certains journaux le croient revenu sur le front de l'Est, le qualifiant même
de « boche dépravé » (tels La Croix). Ses « Girls » circulèrent malgré tout et
elles ne furent pas les seules, postées par les marraines de guerre en guise de
réconfort moral. Des artistes comme Xavier Sager, Chéri Hérouard, Léo Fontan,
Achille Mauzan, Gerda Wegener, Suzanne Meunier, ou encore l'italien Rappini
vinrent soutenir le moral des troupes avec des productions peu ou prou
similaires. Toutefois, Alberto Vargas, l'inventeur de la pin-up « standard »,
est crédité comme s'inspirant des petites femmes de Kirchner.
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